Le monde entier est caractérisé par le phénomène de variabilité climatique ces 30 dernières années. Les effets du changement climatique (réduction de la production agricole, détérioration de la sécurité alimentaire, incidence accrue des inondations et de la sécheresse, propagation des maladies et augmentation du risque de conflits en raison de la raréfaction des terres et de l’eau) sont d’ores et déjà évidents. Les données issues des stations météorologiques du nord Bénin entre 1960 et 2008 montrent que la hauteur moyenne de pluie a connu une régression de 3,2 mm/an et la température a connu une tendance linéaire d’élévation avec un accroissement de 0,03 °C/an.
Ces manifestations ne sont pas restées sans conséquences sur l’agriculture pluviale des pays de l’Afrique de l’Ouest comme le Bénin, tributaire des saisons. Bien que l’agriculture de ces pays contribue pour près de 30 % au Produit Intérieur Brut (PIB) et emploie plus de 50 % de la population active, elle est fortement dépendante du climat. Au Bénin, cette activité occupe plus de 85 % de la population active et contribue à plus de 36 % à la formation du PIB . Cependant, d’après FAO en 2005, l’agriculture demeure essentiellement une agriculture extensive, aux rendements et productions aléatoires car tributaires des aléas climatiques. Les impacts négatifs du changement climatique ne sont plus à démontrer.
Avec les perturbations climatiques en cours et celles du futur, la problématique de l’accès à l’eau se pose avec acuité au fil des ans. Les paramètres agro-climatiques présentent des particularités contraignantes pour l’agriculture et la foresterie surtout dans le Sud-Ouest et l’extrême Nord du Bénin qui connaissent parfois de graves sécheresses. On retient désormais que les climats du Bénin sont caractérisés par une variabilité pluviométrique, une réduction de la durée de la saison agricole et une hausse des températures minimales. Le secteur agricole , pourvoyeur de ressources alimentaires et financières, est très affecté et mérite de ce fait une attention particulière si le Bénin ambitionne de s’assurer une autosuffisance alimentaire.