Face à l’insécurité alimentaire grandissante dans le pays; la cherté des denrées alimentaires et produits agricoles ; le manque d’emploi ; le chômage des jeunes et l’augmentation du taux de délinquance juvénile, l’Etat béninois dans son dynamisme de lutte contre l’insécurité alimentaire et les maux qui minent la jeunesse a opté pour l’entreprenariat agricole. En effet le Bénin dispose d’un fort potentiel agricole, des zones agro-écologiques, toutes favorables à l’entreprenariat agricole. De même nous avons d’énormes ressources agricoles non encore exploités notamment la vallée de l’Ouémé qui est la vallée la plus fertile du Bénin. Son potentiel des terres agricoles s’élève à plus de 70 000 hectares, dont moins de 30 % sont exploités actuellement. L’entreprenariat agricole se révèle alors comme la solution primordiale aux problèmes d’insécurité alimentaire et d’emploi qui sévissent dans le pays.
Ainsi l’entreprenariat agricole est à la une ces dernières années. Des séminaires et conférences sont initiés et financés par l’Etat béninois. De même, on dénombre plusieurs programmes de promotion de l’entreprenariat agricole. Nous avons des projets de promotion de l’entrepreneuriat agricole (PPEA) dont l’objectif principal est de veiller à la mise en place d’une vaste pépinière de jeunes entrepreneurs ruraux prêts à s’installer de façon durable dans l’agriculture. De part et d’autres, on compte aussi des ONG (Organisation non gouvernementales) ; des associations de développement qui s’investissent aussi à la cause ; des centres d’incubation des jeunes à l’entreprenariat agricoles, des centres de promotion de l’entrepreneuriat agricole qui offrent aux jeunes des modules de formations sur l’entreprenariat agricole.
Après une brève évaluation de l’entreprenariat agricole au Bénin, nous pouvons affirmer que malgré le nombre faible de jeunes entrepreneurs dans le secteur agricole et le taux de chômage toujours élevés, nous avons des modèles de jeunes entrepreneurs agricoles qui ont réussi et qui suscitent passion au sein de la jeunesse. « J’ai commencé un petit élevage de lapin, il y a moins d’un an et aujourd’hui je dispose d’un grand nombre de lapins. Je livre 250 Kg de viande de lapin tous les mois aux restaurants et supermarchés de la place à un prix de 2500FCFA le Kg. Je fais donc chaque mois une entrée d’argent de 625.000 FCFA. » confie un jeune éleveur de lapin. Nous soulignons donc qu’une entreprise agricole ne nécessite pas toujours de grand fond, démarrez donc avec le moyen que vous avez et le reste viendra après. Au fur et à mesure que vos revenus financiers augmentent , vous agrandirai sans doute votre exploitation agricole.
Pour Joséphine, exploitante agricole à Zinvié (commune d’Abomey-Calavi) , s’il y a un métier qui vous permet de gagner près de 10 fois de ce que vous investissez, c’est l’agro-business. Grâce à son exploitation de manioc, elle dispose aujourd’hui d’une unité de production du gari (farine de manioc) avec des employées qu’elles paient bien. Elle assure aujourd’hui sans gêne la scolarisation de ses enfants et a pu s’offrir aussi un bon logement.
« Je dispose d’un centre d’aviculture qui me permet de subvenir à mes besoins et celui de ma famille. Je n’ai pas d’autre activité génératrice de revenu. Je ne fais que çà. Une entreprise agricole est très rentable, c’est ma source de richesse » confirme un autre jeune entrepreneur du secteur agricole.
Avec la réussite de beaucoup de jeunes entrepreneurs, nous sommes convaincus que d’ici quelques années beaucoup de jeunes vont s’engager dans l’entreprenariat agricole.